Le capital-investissement, comme un biotope, est composé de populations constamment en interaction et liées entre elles. Entrepreneurs, investisseurs, leveurs de fonds s’inscrivent dans des logiques bien différentes mais dépendantes les unes des autres et surtout complémentaires. 

Si l’on connaît bien l’objectif des Start-Up dans la levée de fond -… se financer !- celui des Venture Capitalists (VC) est moins évident : Créer de la valeur, certes, mais par quel moyen ?

Levées de fonds : Comment se rémunèrent les VCs ?

Les investisseurs en capital-innovation ne sont pas vraiment intéressés par les dividendes, contrairement à ce qu’on pourrait croire. Ils se rémunèrent sur la gestion de leur portefeuille d’actifs, c’est-à-dire sur les plus-values générées par la revente des Start-Ups qu’ils ont financées.

Qu’en est-il ?

En 2014, le fond Horsley Bridge partage des données sur plus de 7 000 investissements réalisés entre 1985 et 2014. Cela donne une représentation assez fidèle de la réalité des investissements : 

–       Plus de la moitié des investissements rapportent moins que ce qui est engagé au départ ;

–       Seul 6% des investissements génèrent plus de 10x l’investissement initial. Ces 6% représentent environ 60% des plus-values sur l’ensemble des investissements réalisés par le fonds.

Un autre point mis en exergue concerne la performance des fonds eux-mêmes :

  • Les plus prolifiques n’essuient pas moins d’échecs que les autres, ils réalisent plutôt des gains bien supérieurs grâce à une minorité de levées de fonds dans des Start-Up particulièrement successful. Pour gagner, il faut trouver sa licorne ! (On comprend mieux l’obsession de l’écosystème à cet égard.)

Financer les levées de fonds des Start-Up : valoriser le changement de paradigme

L’échec fait partie intégrante de la démarche entrepreneuriale et par conséquent du monde des Start-Up et de la levée de fonds.

Pour les investisseurs, il s’agit juste d’une question de risques et d’opportunités. D’espérance statistique. De barycentre. Ils financent des entreprises qui ont plus de chance que la moyenne de se « planter », mais qui en contrepartie pourraient bien décrocher le jackpot en cas de réussite.

La question qui se pose alors n’est pas : Est-ce que cela va marcher ? Mais plutôt : Et combien si le projet fonctionne ?

Ainsi, les Start-Up qui lèvent des fonds auprès de VC ont des caractéristiques communes : de l’ambition et des retombées considérables en cas de succès, des modèles innovants et disruptifs, des potentiels de sortie significatifs. Pour reprendre les mots de Schopenhauer (!!) à propos du cycle des idées, ce sont souvent des projets au départ considérés comme stupides, dangereux par la suite, et une fois le succès installé, …évidents !

La compétence des VC réside donc en leur capacité de distinguer les pépites des fantaisies, le haut potentiel du fantasme, la stratégie gagnante de l’arrivisme béat. Et à se tromper moins de 8 fois sur 10.

Ecosystème de la levée de fonds : des logiques complémentaires

Le leveur de fonds est souvent amené à faire dialoguer des entrepreneurs et des investisseurs sur la question de la valorisation :

  • Le capital-risqueur pense en système. Il constitue un portefeuille d’investissement qu’il optimise pour obtenir la meilleure rentabilité possible au global. Il peut essuyer des échecs avec sérénité dès lors qu’il récolte par ailleurs d’autres gains qui les compense. Autrement dit ; il a besoin de LA Start-Up qui permettra de financer toutes les autres, il ne prend que des projets à très fort potentiel.
  • L’entrepreneur, quant à lui, dispose d’une vision plus orientée projet. Il concentre son énergie sur l’optimisation de son entreprise, sa croissance, et en cas de difficulté sur la minimisation de ses pertes (on se référera au principe de la « perte acceptable » cher à Saras Sarasvathy).

En conclusion, sur la relation entre startups et investisseurs :

Il est primordial pour une startup de comprendre le fonctionnement des fonds de venture-capital :

  • Ils n’ont pas pour objectif de limiter les échecs mais d’investir dans les pépites qui feront x10, x100, … Alors que nombre d’entrepreneurs signeraient volontiers pour x2 ou x3 ;
  • Ils n’investissent pas dans les projets évidents mais dans ceux qui le deviendront. Il appartient aux startups de leur fournir les indices probants ;
  • Ils créent de la valeur sur l’optimum de la somme et non sur la somme des optimums. Ne pas s’offusquer si votre investisseur vous lâche sans états d’âme en cas de difficulté persistantes.

Et donc aussi, en pratique : inutile tenter une levée de fonds avec des VC si votre startup ne porte qu’une ambition juste sympathique. On peut considérer que c’est dommage, au moins cela s’explique.

Leveurs de fonds en Rhône-Alpes, les consultants Rainmakers accompagnent les Start-Up avant, pendant et après leurs levées de fonds. Nous intervenons sur Lyon, Grenoble, St Etienne, Valence, Annecy, et Chambéry, depuis la love money jusqu’à la série A en passant par l’amorçage et l’accompagnement des boards.