Où sont-elles, d’où viennent-elles ?
En France, quand on parle de levée de fonds dans la santé, on pense aux laboratoires pharmaceutiques.
Oui, ces derniers réalisent bien 60 mds€ de CA, soit en gros les 2/3 du CA du secteur de la « santé » français.
Mais, bien sûr, personne n’investit plus dans ces mastodontes. On y fait des placements, nuance importante !
Ces gros labos cachent une forêt dense de start-ups, dans les secteurs des Biotech, Medtech ou du Diagnostic. Une forêt de 1300 entreprises, à 92% des PME, produisant un CA d’environ 28 mds€. Et contrairement aux séquoias centenaires que sont les labos pharma, ces 1300 PME et startups sont extrêmement différentes les unes des autres. Leur seul vrai lien est la réglementation, le Règlement Européen sur les Dispositifs Médicaux n° 2017/745, entré en vigueur le 16 mai 2021 – précédé jusqu’à cette date par la Directive n° 92/43. Ces deux textes réglementaires sont accompagnés de la norme ISO 13485 depuis plus de 20 ans, ainsi que d’une kirielle d’autres textes normatifs spécifiques (à la stérilisation, aux dispositifs de diagnostic, aux appareils de mesure, etc, etc,..)
Avoir un dossier technique conforme au RDM 2017/745 est le graal pour ces startups. Cela leur donne accès au Marquage CE, qui a les mêmes vertus que l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) pour les médicaments : le produit/service développé depuis de longues années, testé suivant des protocoles draconiens sur des animaux puis sur des cohortes humaines soigneusement sélectionnées, informées, protégées, suivies, peut enfin entrer dans sa phase d’exploitation commerciale. Avec le Marquage CE, la startup va passer du stade ‘start’ au stade ‘up’, sa valo va s’envoler, et elle va enfin fonctionner grâce à l’argent de ses clients et plus seulement celui de ses actionnaires ou des organismes publics et parapublics ! Joie du Marquage CE !
Ce chemin aura, le plus souvent, coûté plusieurs millions d’Euros, et occupé les équipes pendant de longues années. Il n’est plus rare de voir des HealthTech émergeant du Marquage CA après avoir consommé 8 à 10 millions € sur une période de 7 à 8 ans. Leur financement aura été assuré par des levées de fonds successives, en Seed et présérie A.
Des années délicates, qu’un leveur de fonds expérimenté pourra adoucir grâce à un accompagnement bien calibré.
Mais, où trouver ces startups de la HealthTech ?
Ayant des problématiques d’accès au marché semblables, ces startups se sont fédérées autour des 7 pôles de compétitivité dédiés, qui se sont eux-mêmes regroupés sous la bannière FrenchTech. Les incubateurs locaux hébergent également un très grand nombre d’entre-elles (SEMIA en Alsace, Pulsalys à Lyon, Eurasanté à Lille,…)
Parce qu’il est très lié aux savoirs-faires industriels historiques de la métallurgie et du textile, le secteur de la santé est particulièrement bien représenté dans un croissant nord/est/méditerranée (Les agglo de Lille, Strasbourg, Besançon, Saint-Etienne, Lyon, Grenoble, Marseille, Montpellier sont des hubs reconnus), avec des points remarquables autour de Bordeaux et Toulouse.
Les pôles de compétitivité regroupent, comme c’est leur mission, les communautés scientifiques, académiques et industrielles dédiées à leur thématique sur leur zone géographique dédiées.
Leurs actions visent à permettre et renforcer l’innovation aussi bien au sein de leurs communautés qu’en établissant des liens avec celles des autres pôles. S’intéresser à leurs adhérents, participer à certains des événements qu’ils organisent est un bon moyen d’approcher les acteurs de la HealthTech.
Christophe Tezenas
Leveurs de fonds en France, les consultants Rainmakers accompagnent les Start-Up avant, pendant et après leurs levées de fonds. Nous intervenons sur Lyon, Grenoble, St Etienne, Paris, Toulouse, en seed et série A.