Une data-room est un espace virtuel aux accès sécurisés contenant une grande quantité d’informations/documents considérés comme confidentiels sur une entreprise en cours de levée de fonds ou de rachat. Ces informations sont mises à disposition par l’entreprise à des potentiels investisseurs de sorte que ces derniers évaluent au mieux l’opportunité d’investissement et valident la valorisation de l’entreprise pour la levée de fonds.
L’utilisation de data room est un sujet controversé et reste relativement rare lors les premiers tours de financement puisque par définition les startups en amorçage et Série A sont de jeunes sociétés avec un track record juridique et comptable d’à peine quelques années… au mieux. Il n’est donc pas nécessaire de monter une data room électronique pour communiquer un deck, un business plan, deux bilans, quelques contrats et les statuts de la société à un investisseur.
Toutefois, dans le cadre de tours ultérieurs en Serie B, C et D, lorsque les sociétés sont plus matures, cumulent 5 ans et plus d’existence et que les enjeux financiers et juridiques sont nettement supérieurs, la data room peut se révéler être un outil efficace. En effet, certains y voient plusieurs intérêts :
- La mise à disposition de la même information et en permanence mise à jour à tous les interlocuteurs de l’opération ;
- Le suivi des accès lorsque le matériel utilisé le permet ;
- L’accessibilité permanente quelle que soit la taille des documents ;
- Offrir une vision globale de la documentation du projet ;
- Gain de temps et de d’optimisation de la procédure ;
- Transparence et sécurisation simultanées.
En 3 mots, la data room permet de centraliser, sécuriser et évaluer.
En outre, certaines data rooms électroniques permettent de tracer les interactions des investisseurs, et ainsi de mesurer ce sur quoi ils ont plus particulièrement focalisé leur attention.
Cette « transparence » peut être vue comme un risque important de fuites d’informations d’où la nécessaire et irréprochable cyber-sécurité. Certains VCs tel Mark Suster soulignent également que la data room est “la mort du processus de levée de fonds” (*) car certes elle permet aux investisseurs d’analyser votre dossier et vos “key metrics” mais cela a aussi comme désavantage de déshumaniser la relation avec l’investisseur potentiel qui doit être séduit en priorité par la capacité des fondateurs à mener le projet au bout de leurs ambitions et pas uniquement par des données juridiques et comptables sur l’entreprise.
Pour autant, les investisseurs ont besoins de faits et de preuves : il appartient au startupper de nourrir ce besoin : Chaque interaction avec un investisseur est un moyen d’engager davantage l’investisseur et de tester son appétence : it’s all about business !
Questions
- Ai-je besoin d’une data room compte tenu de la quantité de données que je dois communiquer aux investisseurs ?
- Ai-je bien défini la nature de confidentialité des informations que je place dans la data room ?
- Ai-je choisi un outil de data room adapté à ma situation ?
- Suis-je en capacité de suivre les accès, les droits et les consultations de documents ?
- Dois-je donner accès à la data room simultanément à plusieurs investisseurs ?
Pour aller plus loin :
Marc Suster , Why you should never have a data room — the most counter-intuitive fund-raising advice you’ll ever get, May 19, 2018 article, bothsidesofthetable.com