gouvernance

Dans le premier article de cette série, nous avons présenté les deux grandes visions de la gouvernance (coercitive VS cognitive) ou, autrement dit, les 2 principaux modes d’intervention des actionnaires au sein de la startup.  

Cet article s’intéresse maintenant aux facteurs ou éléments de la gouvernance d’entreprise, qui, selon les académiciens, permettent d’agir sur la croissance des startups. Ces éléments sont bien évidemment non exhaustifs et se basent toujours sur l’article de recherche écrit par Caroline TARILLON. 

La gouvernance comme facteur de croissance  

On retrouve différents éléments, liés à la gouvernance ou la gestion d’entreprise qui permettent d’agir sur la croissance des startups. 

  • Le rôle de l’actionnaire/ investisseur : Si la présence du dirigeant au capital a un impact positif sur la dynamique de croissance de la startup, il en est de même pour la présence d’investisseurs au capital.  

Comme nous l’avons évoqué lors du premier article, le mode d’intervention de l’investisseur (cognitif ou coercitif) est un élément à prendre en compte car cela peut impacter la croissance de la startup. L’article de Caroline TARILLON démontre ainsi que les startups qui ont à leurs côtés des actionnaires avec un rôle cognitif (« les investisseurs du partage ») semblent être moins dynamiques en termes de croissance que les startups qui ont des actionnaires avec un rôle coercitif (« les investisseurs du pouvoir ». 

Cela signifie que pour mettre en place une gouvernance optimale en termes de croissance, le dirigeant doit avoir suffisamment confiance en lui pour ne pas attendre trop d’accompagnement de ses investisseurs (pour ne pas tomber dans une vision essentiellement cognitive), mais il doit aussi être prêt à laisser ses actionnaires jouer un rôle de contrôle (rôle coercitif).  Tout est question de juste milieu. 

  • L’implication de l’investisseur : un investisseur peut s’investir de manière plus ou moins forte de la gestion d’une startup. Le dirigeant a aussi son mot à dire sur le rôle qu’il souhaite accorder à ses actionnaires. En effet, accorder une présence trop faible à son actionnaire ou au contraire en attendre beaucoup de lui revient à impacter plus négativement la croissance. Pour obtenir une plus forte dynamique, l’idéal est donc d’accorder un rôle dit « moyen » à ses investisseurs. Autrement dit, ne pas avoir des actionnaires trop absents et ne trop en attendre d’eux. 
  • La présence de conseils et de comités, une bonne idée ?   
  • Avoir un conseil ou comité stratégique, moins formel et contraignant qu’un conseil d’administration, influence positivement la croissance d’une startup car il va chercher à challenger l’entreprise sur son développement, sa réalisation de CA etc. 

Comme son nom l’indique, un comité stratégique participe à la détermination de la stratégie d’entreprise tandis qu’un conseil d’administration englobe des missions plus générales. 

  • A l’opposé, la présence d’un comité scientifique semble exercer une influence négative sur la croissance. Cela peut s’expliquer par le fait que ce comité est très orienté technique et science, laissant peu de place à la réflexion business, client et chiffres d’affaires. Cependant, cela ne veut pas dire qu’il faut bannir la présence d’un conseil scientifique à tout prix !  

Enfin, il est important de souligner que la gouvernance n’est pas le seul facteur pouvant influencer la croissance d’une startup. 

Le dirigeant comme facteur de croissance  

L’âge et les motivations personnelles du dirigeant sont des éléments à prendre en compte dans la dynamique de croissance. En effet, plus le dirigeant est âgé, plus la croissance observée est importante. A travers l’âge se cache donc l’expérience acquise par l’entrepreneur 😉.  

La startup comme moteur de croissance :  

Son statut innovant ainsi que son âge sont des facteurs qui vont jouer sur la croissance de la startup.  

Toutefois, un élément semble exercer une influence négative sur la croissance : l’augmentation du nombre de dépôts de brevets. Cela rejoint l’idée des conseils scientifiques : en déposant de nombreux brevets, cela indique que la startup a une orientation moins axée marché et business, ce qui peut impacter alors la croissance de son chiffre d’affaires. 

Quels conseils tirer de tout ça ?  

  1. Mettre en place un conseil stratégique pour axer la stratégie avec une orientation marché et éviter de se focaliser uniquement sur les aspects scientifiques et techniques.  
  1. Ne pas accorder un rôle trop fort ou trop peu important à ses actionnaires : trouver un juste milieu 
  1. Si vous n’avez pas d’investisseurs à votre capital, est-ce quelque chose que vous envisagez ? Dans quel objectif ? Quel type d’investisseur ? C’est peut-être l’occasion de vous construire une vision élargie de la gouvernance et de réfléchir sur vos propres représentations ;)   
  1. Mener une vraie réflexion sur la vision que vous vous faites du rôle de vos actionnaires (ou des actionnaires en général) par rapport aux différents résultats de cette recherche). Quel type de rôle accordez-vous à vos actionnaires ? Donnez-vous une importance trop élevée au rôle d’accompagnateur et d’apporteur de ressources de votre investisseur ? Ou au contraire, avez-vous du mal à supporter la notion de contrôle de ce dernier ?  
  1.  « Appliquez-vous à garder en toute chose le juste milieu » (Confucius).  

Maintenant que vous connaissez les facteurs de croissance sur une startup, qu’allez-vous mettre en place ? Quels sont ceux qui vous ont le plus surpris ?  

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Elodie MAUREAU et Manon JACOB

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