Chez Rainmakers, nous aimons partager des conseils et bonnes pratiques en lien avec la levée de fonds. Et s’il y a un exercice imposé lorsqu’on cherche des investisseurs, c’est bien celui du business plan !
Business Plan, vous avez dit Business plan ? Afin de s’entendre sur une définition, de quoi s’agit-il ? Le Business Plan, ou BP, est l’un des documents principaux qu’un entrepreneur présente à ses potentiels investisseurs pour appuyer, illustrer et donner de la valeur à sa stratégie.
Nous aimons à le comparer à un jumeau numérique de l’entreprise et de son fonctionnement !
Son élaboration est une phase essentielle de la levée de fonds, on imagine bien qu’il s’agit de ne pas faire d’erreurs. Et pour être sûr de ne pas en faire, quoi de plus sûr, justement, que d’en lister les principales … !
Mauvaise idée n°1 : Faire un prévisionnel figé et ne se concentrer que sur le résultat final
En effet, en tant que jumeau numérique, le business plan doit permettre une réflexion sur le modèle économique et financier du projet. Au fond, l’enjeu n’est pas tant le résultat final mais plutôt la façon d’y arriver. En ce sens, le prévisionnel se doit d’être adaptable afin d’établir des hypothèses et ensuite les modifier au besoin. Qualifier des hypothèses, c’est déjà faire de la stratégie.
Cela nous amène donc vers notre mauvaise idée n°2.
Mauvaise idée n°2 : Etablir le Business Plan financier sous forme de PDF
Le business plan financier doit être un outil de discussion avec les associés et investisseurs. Il est alors conseillé de l’établir sous forme d’Excel afin de permettre l’itération. La transparence des formules de calcul est nécessaire afin de permettre aux parties prenantes de comprendre et surtout d’auditer les hypothèses et leurs conséquences. Accessoirement, cela disqualifie (malheureusement) les logiciels qu’utilisent habituellement les cabinets comptables, dédiés à la prévision fondée sur le passé plutôt qu’à l’exploration de scénarios, à la restitution sous PDF – certes opaque et inviolable – plutôt qu’à la transparence et à la discussion autour d’un modèle économique.
Mauvaise idée n°3 : Plus un Business Plan Financier est complexe et savant, mieux c’est !
Ce document va être un support d’échange entre l’entrepreneur et ses investisseurs, il est donc nécessaire qu’il soit construit de manière pédagogique.
En effet, pour une meilleure compréhension, les formules doivent être suffisamment simples, les hypothèses explicites et la mise en forme attractive. L’idée étant de guider l’interlocuteur et l’accompagner au travers du projet.
Mauvaise idée n°4 : Démarrer en mode Top-Down
Un bon Business Plan défie l’incertitude propre au monde de l’innovation, alors que le mode « top-down » s’appuie le plus souvent sur des macro-hypothèses liées au monde ancien.
Aussi est-il préférable de procéder via une approche « bottom-up » où l’on part du détail, de l’échelon le plus fin pour consolider progressivement et opérer une synthèse. De même que l’entrepreneur construit des nouveaux mondes brique par brique…
Et seulement ensuite une vérification « top-down » permettra de s’assurer de la cohérence du tout, quitte à repartir pour une itération si l’un n’est pas satisfait.
Mauvaise idée n°5 : Omettre ou oublier un indicateur important
Certains indicateurs sont essentiels à la bonne compréhension d’un projet, et notamment d’une startup. En voici une liste (non exhaustive) des principaux :
- Croissance du CA
- Marge brute
- EBE ou EBITDA
- Coût d’Acquisition Client (CAC)
- Intensité capitalistique du CA
- Effet de levier financier
- …
Double effet pour ces indicateurs : superficiellement montrer que vous y avez pensé. En réalité étayer l’argumentaire du projet !
Mauvaise idée n°6 : Prévoir un montant de financement insuffisant
L’une des fonctions du Business Plan Financier est de permettre à l’entrepreneur d’établir et de justifier le besoin en financement nécessaire pour le développement de son entreprise.
Mais ce n’est pas une science exacte, il est donc nécessaire de prévoir une marge de manœuvre et donc demander plus que le strict nécessaire.
L’entrepreneur marque ainsi sa prudence, sans pour autant renoncer à son ambition.
Mauvaise idée n°7 : Ne pas faire relire son Business Plan Financier
Shakespeare rappelait que « l’œil ne se voit pas lui-même » ! La démarche de modélisation est suffisamment complexe pour des erreurs, des incongruences peuvent échapper à son auteur.
- Soit vous êtes cet auteur, et il est recommandé de passer par des pairs ou des mentors.
- Soit vous avez eu recours à un leveur de fonds, et alors celui-ci – en principe – disposera de processus de contrôle et de vérification.
(C’est le cas chez Rainmakers. Nos processus comprennent la rédaction et la validation interne de l’ensemble de la documentation)
Mauvaise idée n°8 : Ne pas mettre à jour son Business Plan Financier
Il est important de garder en tête que le BP financier est un document évolutif. En effet, il doit varier selon les étapes de développement de l’entreprise. Étant donné que c’est un document de pilotage de l’entreprise, il convient de le faire évoluer parallèlement à l’évolution de l’entreprise.
On s’attachera en particulier à comparer la performance réelle avec la performance prévue puis d’en tirer une nouvelle projection permettant de réévaluer le besoin en financement éventuel ou la planification d’investissement potentiel.
En conclusion et au jeu des 8 erreurs, bien malin celui qui n’en a commis aucune au cours de sa vie d’entrepreneur …ou de consultant ! De l’intérêt de passer par un tiers plein de cicatrices.
Et si savoir comment « se planter en beauté » constituait le début de la compétence ?!
Article écrit par Danaelle Thibaud